Almaran'daëlin
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Almaran'daëlin

Almaran'daëlin est un monde peuplé d'innombrables créatures. Des elfes, des vampires, des humains, des sirènes...
 
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 En perdition... (Pv: Léviathan)

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Edouard Gray
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Edouard Gray


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MessageSujet: En perdition... (Pv: Léviathan)   En perdition... (Pv: Léviathan) Icon_minitimeMer 15 Oct - 20:18

Le souterrain plongé dans l'ombre semblait ne pas avoir d'horizon et depuis trois bonnes heures, Edouard Gray marchait d'un pas traînant, fouillant la pénombre de son regard d'argent.
Le Farfadet errait sans but si ce n'est de trouver la sortie car il fallait bien avouer qu'il commençait à déprimer ferme, tout seul dans ce vaste caveau.
Au début, sa boussole l'avait guidé pendant deux kilomètres avant de se mettre à tanguer étrangement.
Perplexe, il avait tenté de la réparer mais c'était à ce moment-là que son flambeau s'était fait brusquement soufflé par un courant d'air.
La brise glaciale s'était lentement répandue dans les sombres couloirs aux parois gluantes, telle une âme en peine.

A la vue d'une croix gravée dans la pierre, le jeune homme se figea.
Il était déjà passé par là. Il avait perdu les notions du temps et de l'espace.
Il devenait fou.
Sinistrement, Edouard se prit la tête dans les mains puis il commença à compter, tranquillement à voix basse.
Il jurait qu'à 40, il serait sorti de ce trou.


* Sinon, je n'aurai plus qu'à mourir...*

Pas vraiment comme cela qu'il envisageait sa mort mais parfois, le hasard pouvait faire des choses drôles.
Un léger vent s'engouffra dans le tunnel, emportant dans sa course des paquets de feuilles mortes.
Soudain, le Farfadet parut se ressaisir et ses yeux scintillèrent dans la nuit.
Il hâta le pas.
A présent, il progressait dans une demi-pénombre et il commençait à en voir la fin.
Depuis combien de temps avait-il fui les risettes du jour ?
Enfin, il apercevait ses rayons dorés, transperçant la voûte de feuillages comme la toile d'un édifice de l'Aube.

Aussitôt qu'il fut sortit, il fut saisi d'une immense euphorie qui lui donna l'envie de courir partout au milieu des arbres.
Comme il possédait un certain self-contrôle, Edouard ne bougea pas, restant parfaitement statique et planté dans le décor.
Dans ses yeux tombait une pluie sans âges et le Farfadet savait qu'il aurait pu rester des années sans que rien ne change.
Au bout du compte, il sortit de sa transe pour se retourner, contemplant une dernière fois la porte de ce monde, entre ombre et lumière, qui lui avait causé tant de tracas.

N'étant pas particulièrement pressé de reprendre la route après son périple, le jeune homme se hissa sur le toit du temple, ou plutôt se laissa porter par le vent grâce à son talent inné pour la lévitation.
Ce pouvoir ne lui permettait pas encore d'atteindre les Lunes mais un jour, il saurait y parvenir.
Confortablement installé, Edouard observait la vue trois mètres plus bas en sifflotant un léger air de sa composition.
Pour un peu, il se serait presque endormi mais comme il avait perçu quelque chose, il se méfiait...
C'est vrai, il fallait faire gaffe quand même !

- Excusez-moi... Pourriez-vous me dire où nous sommes ?
A vrai-dire, je cherche à entrer au Domaine Sauvage ! Lança t-il nonchalamment à la personne qui venait de faire son apparition sous le couvert des arbres...
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Léviathan
Humain
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MessageSujet: Re: En perdition... (Pv: Léviathan)   En perdition... (Pv: Léviathan) Icon_minitimeDim 19 Oct - 12:59

Des heures interminables d’errance parmi les boyaux obscurs des profondeurs de la terre de Zann.
Sombres, entrelacées, et angoissantes, les sinueuses galeries étaient semblables aux funestes pensées de l’individu qui les parcourait.
Léviathan s’était enfin décidé à quitter le domaine sauvage, et à présent, il avançait à grands pas vers la lumière qui, se faisant de plus en plus aveuglante, l’obligeait à plisser ses yeux accoutumés à la pénombre.

« Le temps est enfin venu… Allons, prépares toi Aldan : Me voici ! »

Cependant, l'effarant spectacle sur lequel s’ouvrirent les couloirs ténébreux du souterrain, provoqua chez le nécromancien un état de choc :

* Des arbres ?!!! *

L’étendue de fiers végétaux, allongeant orgueilleusement leurs majestueuses frondaisons vers le ciel, lui fit prendre conscience qu’il n’était pas tout à fait arrivé à Aldan…
Il pensa donc s’enfoncer dans les bois afin de rejoindre la cité. Après tout il ne devait pas être bien loin de son but.
Habitué à la poussière et au sol rocailleux du domaine sauvage, il y avait une éternité qu’il n’avait pas vu de végétation aussi luxuriante, celle des plaines étant plutôt rase et pauvre.
Tout paraissait si différent, si vivant…
Il lui semblait entendre les frémissements des petits animaux dissimulés dans les fourrés, le craquement des branchages que serraient de fines pattes d’oiseaux, ou encore le bruissement des feuilles qu’anime le vent sur son passage. Il avait l’impression de ressentir jusqu’à la sève qui coulait sous l’écorce de ces géants de verdure.
Toute cette beauté, et cette quiétude qu’inspirait ce paysage idyllique le rendait… malade.
Par le passé, lui aussi aurait sûrement trouvé un tel endroit agréable, mais à présent il en était dégoûté au point d’éprouver le désir d’y mettre feu.

Bien qu’il se répétait intérieurement que toute cette vie n’était qu’éphémère et qu’un rien la ferait disparaître, il ne pouvait s’empêcher de se sentir étrangement mal. Il s’arrêta un moment, se laissant tomber sur le sol. Alors qu’il fermait les yeux juste un instant, malgré lui, certaines bribes de souvenir refirent surface :
Une jeune femme… vêtu d’une robe légère… elle chante… quelqu'un s’approche… en riant elle va se cacher derrière un arbre… un cri… des larmes sur son visage… encore des cris… un bruit de fers qui s’entrechoquent… ce n’est plus des larmes mais du sang sur…

« Non ! Assez ! »

L’homme se ressaisit, puis porta sa main tremblante vers une des poche intérieur de son long manteau, mais il arrêta son geste, se rappelant que la flasque d’alcool qu’il voulait atteindre était déjà vide depuis un moment.
Le parfum de terre humide et de feuilles mortes spécifique à l’humus, mêlé à celui des fleurs sauvages, lui retournait les sens. Cela ne lui donnait qu’une envie : celle de retourner dans le souterrain respirer la douce odeur de caveau qui y régnait.
Il y avait sûrement un moyen de se rendre à la cité par un de ces tunnels, sans être forcer de passer par cet endroit malsain. D’ailleurs rien ne pouvait lui certifier que traverser cette forêt le mènerait au lieu voulu.

Décidé à poursuivre son chemin dans les ténèbres jusqu'à ce qu’il soit arrivé au portes d’Aldan, il s’en retourna donc vers l’entrée de la grotte.
Seulement il s’aperçu que l’endroit n’était plus désert.
Un jeune homme aux cheveux châtains se tenait près de la porte, ou plus exactement sur la porte.

« -Excusez-moi... Pourriez-vous me dire où nous sommes ?
A vrai-dire, je cherche à entrer au Domaine Sauvage ! »


L’étrange inconnu venait de s’adresser à lui.
Compte tenu de l’humeur irritable dans laquelle il se trouvait, Léviathan se sentit injurié par cette question. Ce jeune effronté pensait-il parler à un autochtone ?
Aussi sa réponse fut accompagné d’un ton froid et acerbe :

« Je n’en sais pas plus que vous. Vous pensiez peut-être que je résidais ici ? Ai-je l’air d’un homme des bois, ou d’un sauvage ?
J’ignore quel est cet endroit, mais j’imagine que nous sommes quelque part à la frontière entre le royaume d’Aldan et les terres de Zann…du moins je l’espère. Hum…
L’entrer du Domaine Sauvage, hein ? C’est vraiment étrange, voyez vous, d’habitude on chercherait plutôt à en sortir. »

L’homme eu un léger ricanement sarcastique, puis reprit d’un ton inquiétant.
« Savez- vous quel genre de créatures on y rencontre ? Si le but de votre voyage est le trépas, je peux vous-y menez à l’instant en vous évitant ce long et pénible trajet. »

Les yeux écarlates de l’homme plongèrent leur regard menaçant dans les iris métalliques du mystérieux inconnu.
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Edouard Gray
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MessageSujet: Re: En perdition... (Pv: Léviathan)   En perdition... (Pv: Léviathan) Icon_minitimeMer 22 Oct - 22:36

Assis en tailleur sur les hauts piliers, le Farfadet observait songeusement son interlocuteur puis quelque chose dut lui paraître comique car son sourire s'élargit jusqu'aux oreilles.
La subite euphorie qu'il avait ressentit à son arrivée dans ce bois lui revenait brusquement au visage.
Il avait réussi à s'extirper de ce maudit souterrain par ses propres moyens.
Il avait retrouvé une forêt, même si ce n'était pas la sienne et il devait bien avouer qu'il se sentait super fier de lui...
Néanmoins, un léger détail venait troubler son apparente quiétude.
Il ne comprenait pas, pourquoi, alors qu'il avait preuve d'une si belle politesse ce type lui avait répondu de la sorte...
Ah, les belles manières !
Finalement, a quoi bon ?


* La courtoisie, quelle perte de temps...*

Paresseusement, Edouard se redressa juste assez pour soutenir le regard rougeoyant de l'inconnu.
Ce dernier paraissait être de dix ans son aîné et portait des vêtements de nobliau.
Pour cette raison, le Farfadet se demanda un court instant s'il lui devait le respect ou pas.
A son sens, il se sentait incapable de considération envers qui que ce soit et surtout face à ce genre d'individu...
Bien que lui-même ne soit pas noble, il avait toujours joué à se comporter comme tel.
Que faisait un riche seigneur dans ce genre de situation ?...

- Eh, mon bon monsieur !
Vous n'ignorez pas que mis à part les bourgeois d'Aldan, nous sommes tous des sauvages, des hommes des bois ou des mers...

Son ricanement ne lui avait pas échappé, pas plus que son air menaçant.
Non, vraiment, il y avait quelque chose qui lui échappait...
Le jeune homme aux yeux d'argents souriait toujours, comme s'il ne savait faire que ça et peut-être aussi parce qu'il était tout simplement ravi de se trouver en si bonne compagnie.
Voyons, s'il avait bien saisi, ce type voulait lui faire la peau.
Il n'était pas le premier.
Alors que le Farfadet le dévisageait d'un air faussement navré, il lui vint à l'esprit que la nuance flamboyante de ses prunelles était quasiment la même que celle des pommes sur lesquelles il s'entraînait à l'arc dans sa tendre enfance.
A présent, ce souvenir lui semblait si ancien.
Sans se départir de son sourire, il lança :

Alors comme ça, toi aussi tu visites ?!
Figure-toi que je me rends à Kervael et le Domaine, c'est le chemin le plus court !


Face au fin soleil du matin, le Farfadet s'étira puis après une série de craquages d'os, il resta un long moment à considérer son interlocuteur.
Perdu dans des pensées nébuleuses, il lui apparaissait que celui-ci sentait clairement la mort.
Et pourtant, Edouard ne pouvait pas nier qu'il en avait vu des "parfums" mais jamais un comme celui-là.
S'il pouvait enfermer l'odeur dans un flacon, il y aurait fort à parier que ce serait un excellent poison.
Perplexe, le Farfadet scrutait le sol, à la recherche d'un éventuel rat mort qui traînerait par pur hasard aux abords de l'homme.
Comme il ne voyait rien, il se contenta de répondre naïvement à la question :

Quelles genre de créatures ?
Euh...Des comme vous peut-être ?
Dans ce cas je ne risque rien, excepté l'asphyxie...

Quand à sa propre destination finale, il comptait bien ne l'atteindre que dans les deux cents prochaines années.
Joyeusement, Edouard lui tira la langue, assorti comme toujours d'un sublime pied de nez.
Le plus étrange dans cette histoire d'odeur, c'est qu'elle ne semblait pas venir exclusivement de lui. C'était un peu comme des ombres mouvantes, elles n'apparaissaient au grand jour qu'au moment propice, un passage si furtif qu'on n'avait pas le temps d'en identifier l'origine.
Un pouvoir lié à la mort... Songea le Farfadet.
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MessageSujet: Re: En perdition... (Pv: Léviathan)   En perdition... (Pv: Léviathan) Icon_minitimeSam 8 Nov - 23:48

Le sourire narquois qu’affichait le jeune inconnu était on ne peut plus désagréable.
Il animait son visage aux allures enfantines d’une insupportable étincelle de malice. Mais cela n’était rien comparé à l’arrogance avec laquelle il s’adressait à lui :
Tu visites… figures-toi… ?!
L’inconnu s’était permis de le tutoyer même si ce ne fut qu’un court instant, et à présent il se moquait de lui. L’agacement avait trop vite laissez place à l’ exaspération, et Léviathan sentait le sang lui battre aux tempes.

A l’époque des Sept Tyrans, les nobles du peuple de Zann étaient constamment en rivalité et ne cessaient de se provoquer dans des joutes d’esprits, se terminant généralement en vrai rixes armées dont l’issue était la mort de l’un des participants.
Bien qu’il fut un temps durant lequel, il lui était arrivé de recevoir quelques piques, Léviathan n’avait jamais perdu la face, et après avoir riposté par d’habiles traits, il ne manquait pas de passer son fer au travers de l’impudent qui avait fait l’erreur de l’insulter.
C’est ainsi que le sir Answin’Or avait pris goût aux duels, et acquis la réputation d’homme violent.
Cependant, une fois parvenu à s’être forgé une place importante au service des tyrans, rare se firent les personnes qui osaient l’importuner. Il est donc vrai qu’il y avait belle lurette qu’on ne s’était pas payer sa tête à ce point.

Il faut bien avouer, qu’ayant toujours eu fâcheuse tendance à mépriser tous les êtres qu’il rencontrait, il n’acceptait aucunement le fait de se trouver en position d’infériorité vis-à-vis de l’un d’entre eux.
S’efforçant de garder un air indifférent (comme il sied de le faire afin de montrer que de telles sottises ne pouvaient l’atteindre), il avait bien du mal à ne pas laisser transparaître le masque de la colère sur son visage.
Enfin sa rage atteint son apogée au moment où l’étranger, après lui avoir servi une boutade pour le moins blessante, lui adressa un pied de nez (comportement infantile aussi agacent que déplacé) :

« Mon odeur t’incommode donc tant ? Pitoyable bouffon… Le risque que tu encours est plutôt celui de te retrouver embroché sur mon fer ! Néanmoins, si tu as une préférence pour l’asphyxie, je peux également t’étrangler de mes deux mains, ou bien te trancher la gorge de manière à ce que ton propre sang, versé à grands flots dans ta trachée, inonde tes voix respiratoires… Alors mieux vaudrait ne pas plaisanter avec « le genre de créature » que je suis ! »

A ces mots, l’homme saisit l’arme qui pendait à son côté gauche avec la ferme intention d’en faire pénétrer quatre bons pouces d’acier dans le ventre de cet impertinent personnage.
Ses vielles habitudes de laver les affronts dans le sang ne l’avaient pas quittés, car pour Léviathan, si le mépris avait la vertu de vous placer au dessus de l’ennemi, la mort avait celle de le faire taire à jamais.
Toutefois, avant de tenter quelque assaut que ce soit, il fallait faire descendre cet énergumène de son perchoir. La provocation demeurant peut-être la meilleur solution, il tenta au hasard, une raillerie sur ses supposées origines

« Kervael, n’est-ce pas ?… Je gagerais que ce lieu insignifiant, qui ne vaut guère plus que les vils primitifs qui l’habitent, est ton pays d’origine. Tu m’as tout de suite eu l’air aussi puéril et irréfléchi que tes congénères, mais tu t’avers également tout aussi lâche qu’eux…
Je suppose qu’il est naturel pour un nigaud des bois de demeurer perché.
On reconnaît bien là un réflexe typiquement archaïque : Celui de pitoyables singes arboricoles qui, afin d’échapper à leurs prédateurs, grimpent désespérément à la cimes des arbres.
Faut-il encore préciser qu’un arbre se coupe plus aisément que la solide pierre d’une colonne, ce qui en dit long sur votre courage… »


Le premier mouvement de la riposte était lancé, et Léviathan espérait que la seconde pointe à venir serait celle de sa rapière, mortellement fichée dans le cœur de cet effronté.
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Edouard Gray
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MessageSujet: Re: En perdition... (Pv: Léviathan)   En perdition... (Pv: Léviathan) Icon_minitimeLun 24 Nov - 0:30

Parallèle au vent, fin comme un roseau, le jeune homme demeurait statique.
Perdu dans son cheminement intérieur, Edouard n'avait pas relevé la remarque et mit un certain temps avant de réagir.
Les dires du triste sire le glaçaient, le rongeant d'un doute informulé sur ses origines et ce pays qui l'appelaient de tout son coeur.
Autrefois herboriste, il connaissait l'antidote de chaque poison.
Hors de question qu'il laisse gagner ce venin !
La froideur avec laquelle le noble s'exprimait était quasiment devenue leur marque de fabrique.
Expression aussi glaciale que cette épée d'argent dans laquelle se reflétait la mort.
Il avait l'impression de les connaître mieux que lui-même, d'avoir passé plus de temps en leur compagnie qu'il ne l'avait fait pendant dix ans dans sa région natale. Et c'était ce déracinement qui lui faisait le plus horreur.

Ses yeux scintillèrent de milles feux de joie, dardant sur son interlocuteur un regard accusateur.
Il le baratinait sur Kervael, en faisant le pire nom.
Les légers souvenirs que le Farfadet en gardait n'auraient su lui donner crédit et il commençait à dériver. Il n'était plus sûr de rien, redoutant la vérité derrière les racontars.
On n'avait de cesse de renier la Forêt, médisant sur ceux qui l'habitaient.
Des lâches ?! Parce que Kervael ne s'était battu pour les beaux yeux de Syl, parce qu'il avait renoncé à être aimé ?!
Il haussa les épaules et inspira profondément puis, se levant avec l'unique motivation de pouvoir jauger le détestable seigneur, il rétorqua habilement :

- Kervael, un peuple de lâches...Tu m'étonnes ! Je l'attendais celle-là !
Quand on appartient à une noblesse décadente, on s'écrase.
En ce qui me concerne, ce n'est pas pareil : étant de nature humble, je me dois de montrer mon manque de discernement, sans quoi la classe aisée serait aussitôt dévalorisée.
Enfin, au vu de votre âge plus avancé que le mien, je comprends que vous soyez accro aux sermons mais là, vous radotez, c'est harassant...

L'air mélancolique, il se détourna un court instant pour admirer la vue sur sa gauche.
Le calme qui enveloppait la clairière s'éternisait.
Dans un tourbillon bruissant, les feuilles pourpres s'élevaient entre le ciel et la terre comme porteuses d'un message de paix.

Votre soucis à vous les vieux, c'est que vous croyez tout savoir alors quand quelqu'un d'un peu sensé vous fait part de ses lumières, vous l'ignorez...
Mais ça aussi c'est lâche ! Le vrai courage, c'est accepter les contradictions, la vie elle-même est faîte de contradictions ! Par exemple, je vous parle encore alors que je devrai être mort... Étrange, n'est-ce pas ?!

Le jeune homme se tenait au bord du sentier de pierre, prêt à se lancer dans la tumulte.
Cependant, tout primitif qu'il était, Edouard possédait un certain instinct de conservation. Il évaluait et connaissait ses chances quant à l'issue d'un éventuel combat rapproché.
Vu que son arme était une arbalète et que cette sorte d'armes s'utilisait à bonne distance, bien préservé de son adversaire, il se demanda si cela valait la peine de laver la réputation déjà entachée de son pays.
Quoi qu'il fasse, l'intolérance et la xénophobie étaient partout.
Les gens éprouvaient bien trop de peur face au merveilleux pour espérer l'accepter un jour.
L'incompréhension était toujours une réponse muette face à la beauté qui restait inexplicable et cela, Edouard était bien placé pour le savoir...


* Bah... De toute manière... L'honneur, tout comme le courage est chose de nobles et je ne souhaite pas suivre leur exemple. *

Conforté dans son esprit fataliste, il fit un pas en arrière et d'un même mouvement, ajusta la ligne de mire de son arbalète sur son "assaillant".
L'habile tireur prit son temps avant de se sentir pleinement satisfait de son angle. Même si la perfection n'était pas de ce monde, il fallait le mieux et du beau pour celui-là...
Edouard devait bien avouer qu'il ressentait une cruelle rancune à son égard mais tout de même pas au point de le tuer...
Non, il se devait de lui montrer sa tolérance, son respect de l'avis d'autrui...
De l'arme en bois respectable sortit un sinistre grincement qui faisait penser au son d'un antique requiem mais le Farfadet n'y prit pas garde, habitué aux caprices de sa compagne de toujours.

Ca n'est vraiment pas gentil d'exploser les rêves de ceux qui cherchent, monsieur la brute épaisse, pour un peu, j'en aurai pleuré jusqu'à m'assécher totalement et vous vous seriez probablement noyé dans ma tristesse...

Ses mains aux longs doigts effilés tremblaient dangereusement, sujettes à une crise intérieure qu'il n'avait jamais su maîtriser mais tout son être attendait devant la conscience du geste.

Si vous êtes courageux, mourez donc.
Moi je n'ai qu'un credo : tous les moyens sont bons pour gagner.
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MessageSujet: Re: En perdition... (Pv: Léviathan)   En perdition... (Pv: Léviathan) Icon_minitimeLun 29 Déc - 0:14

Léviathan avait sûrement touché juste, car le jeune homme semblait affecté par la provocation. Il n’aurait pu mieux espérer : la raillerie destinée à exhorter son adversaire au combat l’avait apparemment plus remué qu’il ne s’y attendait.
Désormais peu lui importait d’être qualifié de noblesse décadente, de vieux radoteur ou de brute épaisse. Il aurait presque put fermer les yeux sur ces nouvelles insultes puisqu’il savait qu’il était parvenu à semer le trouble dans cette âme insolente…
Seulement il ne fermerait pas les yeux… et même il les garderait bien ouverts au moment où il lui ferait rendre son dernier souffle; car démolir moralement son ennemi n’en faisait pas pour autant un homme mort (à moins de le pousser au suicide, ce qui s’avérerait tout de même bien moins amusant).
Avec satisfaction, Léviathan dévisagea une nouvelle fois le jeune étranger :
Cet insupportable sourire l’avait enfin quitté, et il était maintenant bien décidé à se battre.
Seulement, il y avait bien un petit détail auquel le nécromancien n’avait pas songé…

Le léger rictus qu’abordait l’ignoble individu s’effaça doucement de son visage livide.

*Une arbalète…*

Une arme faite pour les assauts à distance.
Le jeune homme le tenait en joue, et ses paroles résonnèrent comme une sentence de mort :

« Si vous êtes courageux, mourez donc.
Moi je n'ai qu'un credo : tous les moyens sont bons pour gagner. »


Malgré la situation délicate dans laquelle il se trouvait, le « condamné » sembla décidé à ne point abandonner son discours persifleur.

« N’étant pas moi même un être sensé, il est vrai que vos « lumières » ne me parlent pas beaucoup…Mais voilà un raisonnement qui surpasse de loin toutes vos réflexions philosophiques ! Il me semble que c’est la chose la plus sensée que vous ayez dite jusqu'à présent. »

L’homme inclina la tête comme pour appuyer une profonde marque de respect, se voulant plus ironique que sincère. Puis il afficha un sourire complice, comme s’il s’apprêtait à dire une plaisanterie.

« Je peux donc conclure que tu ne descendras pas… Vois-tu, cela m’ennuierais de m’abaisser à grimper jusqu'à toi : De ce fait… »

Sur ces mots, le sombre gentilhomme baissa sa garde et resta solidement campé sur ses deux jambes. La tête haute, l’épée toujours à la main, pointe vers le sol, il se tenait droit, immobile, découvrant ainsi son corps, comme pour l’offrir aux carreaux de son adversaire. Cette invitation à commencer l’assaut était une bravade assez courante chez les escrimeurs duellistes, mais en général elle s’exécutait face à un autre bretteur et non devant un arbalétrier… autrement dit, c’était du suicide.

« Et bien vas-y… qu’attends-tu ? Tires… Regardes toutes ces jolies cibles qui s’offrent à toi…
La quelle choisir ?
La gorge, le front… le ventre ou le flanc… ou peut-être bien le cœur ?
Si naturellement vous pensez que ce n’est pas un bloc de marbre qui lui tient lieu…
Le corps humain est si plein de faiblesses, il n’y a que l’embarras du choix ! Mais prends garde à bien choisir pour ne pas le regretter… car souviens-toi :
Les hommes ne meurent qu’une fois. »


Le regard du nécromancien sondait celui de son opposant à la recherche de quelques marques d’hésitation. Il avait pu aisément constater que les dires du jeune homme ne semblaient pas tout à fait correspondre au frémissement incessant de ses mains crispées sur l’arme offensive.

« Au fait… à l’évidence nous ne sommes pas la fleur de la courtoisie… Nous débutons un duel avant d’avoir eu le temps de nous présenter. Je dois avouer que d’ordinaire, il m’importe peu de connaître l’identité exacte de mes victimes… il m’est déjà arrivé d’ôter la vie à des personnes sans même avoir pris le soin de regarder leurs visages.
Mais toi… cela ne te dérange pas de tuer un homme dont tu ignores le nom ? »


Cette fois ce n’était plus de la provocation que l’on pouvait lire dans les yeux écarlates du sir. Une toute autre impression malsaine, indéfinissable, se dégageait de l’inquiétant personnage…
Le toisant de ses pupilles semblables à deux billes d’ébène cerclées de métal, l’énigmatique garçon restait silencieux, sans lever pour autant la menace de son arbalète.

« Alors… ? »
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Farfadet
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MessageSujet: Re: En perdition... (Pv: Léviathan)   En perdition... (Pv: Léviathan) Icon_minitimeSam 31 Jan - 18:12

Sans s'émouvoir, les yeux d'argent s'étaient envolés.
Comme le noble venait de lui lancer ses sarcasmes, en se moquant superbement du sort qui l'attendait, Edouard n'avait pas daigné réagir derrière son masque d'insouciance.
Il se contentait de fixer sa cible d'un air passif, hypnotisé par ce spectacle qui le dépassait... Car comment pouvait-on à ce point se défaire d'une peur aussi naturelle que celle de la peur de mourir ?
Ce type là, dont il ignorait le nom, ne pouvait être humain... Pas plus que lui en tout cas.
Sortant de ses réflexions, il grimaça.
Si la réaction qu'il voulait susciter n'était pas au rendez-vous, il ne voyait pas l'intérêt de perpétuer le crime.


* Ce n'est pas drôle. *

Fatigué de maintenir l'assaut pour rien, le Farfadet abandonna instantanément le rôle du chasseur implacable au profit de ses indolentes habitudes.
Il laissa son arbalète dans la continuité du chemin, fourra ses mains dans les poches grossières de son manteau de promeneur et se mit à sautiller sur place comme le faisaient les enfants en quête d'occupations plus sérieuses.
Plein de frustration qu'il était de ne pas avoir pu s'entraîner sur un sujet en fuite, le trappeur laissait son humeur errer sur les pavés suspendus.
Bientôt cependant, il parut se reprendre et darda sur l'étrange personnage un regard incisif.


- Jamais vu ça...
D'habitude, ils partent tous en hurlant d'épouvante...
Murmura t-il pour lui-même.

Un long soupir fendit l'air limpide de la forêt.
Edouard s'assit, la tête dans les mains, observant toujours le mort qui lui faisait défaut.
Pour son impression, ce n'était pas la courtoisie qui manquait à cet entretien, pas seulement. Mais la logique.
Cet homme allait mourir plus tôt que tard et il le savait. Pourtant, alors que cette perspective approchait inéluctablement, il persistait à se raccrocher à des détails, le nom et l'identité. Des anecdotes futiles si propres à la vie...
Le Farfadet reprit d'un ton léger qui ne trompait personne, à savoir qu'il reniait ce genre de commodités depuis sa plus tendre enfance :


Votre nom, messire ?!
Enfin, dîtes toujours !
Il se peut que j'ai eue la joie de rencontrer votre arrière grand-mère !
Pas aussi charmante que vous, j'en doute fort...


A ces mots, il se rappela son grand âge qui aurait du rester secret et auquel il avait de plus en plus de mal à mentir.
80 ans tout au plus. Le calcul n'étant pas son fort, ni sa passion si bien que cela faisait des décennies qu'il avait cessé de songer au compte exact...
C'était idiot mais ce qui ne se voyait pas se révélait encore plus dur à cacher que les choses si évidentes comme le respect et la bienséance.
Son cynique interlocuteur pouvait bien être son Roi en personne, il ne s'en souciait guère car il savait.
Les temps auraient beau se succéder, son univers n'en serait pas affecté et il verrait ses ennemis trépasser sans même avoir besoin de se bouger.
C'était si plaisant qu'il en oubliait le reste.
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Léviathan
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Léviathan


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MessageSujet: Re: En perdition... (Pv: Léviathan)   En perdition... (Pv: Léviathan) Icon_minitimeDim 12 Avr - 2:33

Il avait baissé son arme….
Le nécromancien se trouva presque déçu par le manque de combativité de celui qu’il avait désigné comme son adversaire. Aussi étrange que cela puisse paraître, il en était presque à regretter qu’il n’ait pas tenté de lui tirer un carreaux entre les deux yeux.

* Non… décidément ce jeune homme est la contrariété même ! *

Il l’insulte, le raille, se montre réticent à toutes formes de violence pour enfin sortir une arme impropre à un duel digne de ce nom, et voilà maintenant qu’il ôtait sa menace, d’un air signifiant ostensiblement qu’il ne se souciait guère de qui il avait à faire.
Pour ne pas arranger les chose, le freluquet proféra quelques singulières paroles. Tout d’abord, Léviathan pensa qu’il se moquait encore de lui, et qu’il ne fallait pas chercher un sens à ses propos. Seulement, peut-être le garçon disait-il la vérité… après tout, il existait bien d’autres espèces ressemblant de près à des humains et dont l’espérance de vie était de loin supérieure à la leur (pourvu qu’ils ne croisent pas son chemin bien entendu).

« Mon arrière grand-mère ? Hé bien… on peut dire que vous ne faites pas votre âge…
Soit vous me servez une autre de vos plaisanteries idiotes, soit vous appartenez à une race possédant une longévité exceptionnelle ! Vous êtes, pour ainsi dire, plutôt bien conserver… »


Pendant un court instant, il se demanda quel âge pouvait bien avoir cet intriguant personnage. Puis il vint à se demander, quel âge pouvait-on bien mettre sur son propre visage, et pour finir, quel âge avait-il lui même…
En fin de compte, à quoi cela pouvait-il bien servir de savoir ? Le respect des règles de la bienséance, intégré chez lui depuis son plus jeune âge, lui avait fait prendre pour habitude de décliner son identité devant chaque personne… Nom, Prénoms, titres, mais pas âge à ce qu’il sache !

« Bien… Je me prénomme Léviathan. Puisque je vois que j’ai tendance à vous ennuyez, j’écourterais donc ma présentation en vous épargnant le nom de la famille à laquelle j’appartient, ainsi que ceux de toutes mes qualités. Mais sachez que si vous le souhaitez je peux également décliner tout mon arbre généalogique afin que vous connaissiez mon arrière-Grand-mère à laquelle vous semblez porter un intérêt si vif. »

En fait il lui arrivait parfois de prendre un plaisir mesquin à se présenter devant des créatures dont il savait que la mort serait proche… une certaine manière de mieux leur faire connaître leur futur maître, peut-être…

Nonchalamment, l’homme planta la pointe de son épée dans la terre et s’appuyant légèrement sur son arme dans une position d’attente, il reprit son éternel ton sarcastique :

« A quel espèce d’animal à la longévité si élevée appartenez-vous ? Resterez-vous indéfiniment perché ou Pourrais-je espérer vous voir descendre avant la fin du prochain âge? »





[HRP// désolé pour le retard, et pour le manque d’imagination… il traîne un peu ce sujet ! On va trouver un truc pour lui redonner un peu de piquant ! Wink ]
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Edouard Gray
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MessageSujet: Re: En perdition... (Pv: Léviathan)   En perdition... (Pv: Léviathan) Icon_minitimeVen 15 Mai - 21:59

(hj: que dirais-tu de te laisser tuer ? Laughing )



* Descendre ?*

Cette éventualité venait de se présenter à lui.
Bien qu'il ait ignoré les précédentes remarques du chevalier, Edouard commençait tout juste à s'en inquiéter.
Aux dernières paroles du dangereux individu, le jeune apothicaire avait jeté un regard attentif en contrebas.
Voilà qu'à présent, deux excellents choix s'opposaient à lui, cruel dilemme mortel de surcroit. Soit il tentait une descente en catastrophe pour s'écraser misérablement aux pieds du sinistre personnage, soit il survivait au choc de l'atterrissage et alors l'autre se chargeait de l'achever promptement.
Ces pensées tourbillonnaient dans son esprit enchaîné par la spirale du conflit qui le coupait en deux. Puis un furtif sourire passa sur le visage d'Edouard et finit par s'attarder sur son nouveau royaume.

Ce Léviathan l'avait si gentiment invité à descendre pour le descendre, il ne pouvait quand même pas refuser une offre aussi généreuse !
En outre, le noble avait même été jusqu'à le complimenter sur sa formidable conservation...
Avec un espoir soudain, l'âme machiavéliquement commerçante du Farfadet songea à exploiter cette donnée qui pouvait traduire une probable jalousie ou une envie quelconque, la frustration étant l'une des premières causes de l'achat.
Le jeune homme indolent fut d'ailleurs tenté de lui vendre l'un de ses produits miracles si justement nommés en raison de la vie éternelle qu'il apportaient mais il se retint par un soudain accès de politesse.
Son sourire énorme lui dévorait presque sa figure quand il déclara d'un ton chantant :


- Admirable remarque pleine d'esprit !
Il est vrai que ma vie venait de commencer alors que la votre n'était qu'un vague projet.
En ce qui concerne cette chère ancêtre, ma contemporaine, je vous confesse que ma mémoire des noms approche du néant...
De toute évidence, je pense m'être fourvoyé... Cela ne peut être possible avec pareille descendance.


Les derniers mots du Farfadet s'adressaient plutôt à lui-même qu'à son illustre interlocuteur aux yeux pourpres. Il gardait intolérablement à travers les âges cette façon de penser à voix haute, tellement dérangeante et dérangée.
Dans les iris de brume se reflétait le chevalier maudit à la si fière ascendance.
Il percevait encore cette aura nuisible si envahissante et omniprésente dans l'air ambiant comme un poison prêt à se répandre pour parasiter un malheureux organisme pris au piège.
Ce n'était pas cette sensation si agréable qu'il éprouvait lui-même de coutume, face à un adversaire déjà appréhendé.
Là c'était tout simplement différent parce qu'il n'était pas certain d'une issue en sa faveur...

Dans un léger sursaut, l'arbalétrier se reprit et afficha son implacable insolence.
Dévisageant un long moment l'être vénérable qui l'exhortait si facilement à faire une chose qu'il n'aurait peut-être même pas le temps de regretter, la jeune personne finit par acquiescer puis tendit ses paumes face au ciel pareille à une offrande.
Des mains de plâtre s'éleva un entrelacement de comètes argent qui stagnèrent autour de lui puis se modulèrent en un escalier vaporeux animé d'une vie propre.
Le magicien se laissa emporter par la laborieuse tourmente de sa mélancolie et posa bientôt un pied sur la terre sauvage.
Sa première action fut d'élever aussitôt une barrière de bruine devant lui.
Juste avant de disparaitre dans le nuage enchanté, il lança à l'intention de l'autre :

Je ne suis pas un animal, je suis un humain et me voilà !

Son rictus désagréable s'était envolé en même temps que ses paroles, laissant place à l'ironie de celles-ci.
Car s'il était présent, on ne pouvait le voir dans cette mer de brume.
Plus aucun bruit ne traversait l'espace figé mais pourtant il bougeait, rôdant telle une âme en peine autour de son ennemi.
Il avait bien évidement conscience qu'un véritable duel ne s'effectuait pas ainsi et se savait d'importantes lacunes en ce qui concernait le domaine du savoir-vivre mais pour l'heure, il s'agissait d'innover.
Inventer une nouvelle manière de s'assurer la victoire sans avoir à tout miser en face. Ne disait-on pas de Kervael qu'il était un artiste ?
Après tout, il ne faisait que lui rendre hommage en toute humilité et s'il vaincrait ?...Il vaincrait, alors ce triste sire ne serait jamais aussi proche du pays d'émeraude, au Paradis qu'on daignerait lui offrir...
Quel formidable guide de pèlerinage il faisait...
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